







SM le Roi Mohammed VI Discours Révolution du Roi et de la Jeunesse du 20 Aout 2018 : "J’ai déjà souligné, dans le Discours d’ouverture du Parlement, la nécessité de placer les questions de la jeunesse au cœur du nouveau modèle de développement. J’ai également appelé à l’élaboration d’une stratégie intégrée dédiée aux jeunes, qui permettrait de définir les moyens de promouvoir efficacement leur condition.
En effet, un jeune ne peut être appelé à jouer son rôle et à remplir son devoir sans avoir préalablement bénéficié des opportunités et des qualifications nécessaires.
A ce jeune, nous devons offrir du concret, particulièrement en termes d’enseignement, d’emploi, de santé et dans bien d’autres domaines. A ce jeune, nous devons donner espoir et confiance en son avenir.
En fait, l’insertion socio-professionnelle n’est pas un privilège accordé aux jeunes. Car chaque citoyen, quelque que soit le milieu dont il est issu, a droit aux mêmes opportunités et aux mêmes chances d’accès à un enseignement de qualité et à un emploi digne.
C’est pourquoi le taux de chômage des jeunes qui reste élevé, est pour Moi un vrai sujet de consternation.
En effet, il est inconcevable qu’un jeune sur quatre soit au chômage en dépit du niveau de croissance économique atteint globalement par le Maroc. Et ces chiffres sont plus dramatiques en milieu urbain.
Malgré les efforts déployés en termes de chantiers économiques et de programmes sociaux, les résultats obtenus restent en-deçà de l’ambition qui Nous anime dans ce domaine.
Face à cet état de choses, et dans le prolongement des orientations tracées dans le Discours du Trône, Nous devons, à nouveau et de toute urgence, attirer l’attention sur la question de l’emploi des jeunes, notamment par rapport à son articulation au Système de l’Education et de la Formation.
En effet, nous ne devons plus accepter que notre système éducatif fonctionne comme une machine à fabriquer des légions de chômeurs, surtout dans certaines filières universitaires dont les diplômés, tout le monde le sait, peinent énormément à intégrer le marché de l’emploi.
Ce gaspillage manifeste du potentiel des jeunes et des ressources publiques entrave les dynamiques de développement et affecte les conditions de vie de nombreux Marocains.
Paradoxalement, dans le même temps, bon nombre d’investisseurs et d’entreprises trouvent des difficultés à dénicher, dans certaines professions et spécialités, les compétences et les profils qu’ils recherchent.
Par ailleurs, lorsqu’un grand nombre de jeunes, notamment parmi les hauts diplômés des branches scientifiques et techniques, pensent émigrer, ils ne sont pas uniquement motivés par les incitations alléchantes de la vie à l’étranger. Ils envisagent cette éventualité aussi parce qu’ils manquent dans leur propre pays d’un climat et de conditions favorables à la vie active, à la promotion professionnelle, à l’innovation et à la recherche scientifique.
Ce sont généralement les mêmes raisons qui dissuadent un certain nombre d’étudiants marocains de rentrer travailler au pays, au terme de leur formation à l’étranger.
Face à cette situation, Nous appelons à une réflexion sérieuse et responsable sur cette question, pour que soient créés un climat attractif et des conditions idéales qui inciteront ces compétences à s’installer et travailler au Maroc.
Remédier à ce problème endémique suppose une meilleure adéquation entre formation et emploi ainsi qu’une réduction du chômage. Voilà pourquoi Nous engageons le gouvernement et les acteurs concernés à prendre, dans les plus brefs délais, une série de mesures visant notamment à atteindre les objectifs suivants :
• Premièrement : entreprendre une refonte globale des mécanismes et des programmes d’appui public à l’emploi des jeunes, pour les rendre plus efficaces et adaptés aux attentes des jeunes. Ce travail de remaniement doit se faire selon le modèle que J’ai préconisé dans le Discours du Trône, à propos des programmes de protection sociale.
Dans cette perspective, Nous avons décidé que soit organisée, avant la fin de l’année, une rencontre nationale sur l’emploi et la formation. Ses objectifs consisteront à formuler des résolutions pratiques et des solutions nouvelles, à lancer des initiatives et à mettre au point une feuille de route rigoureusement définie pour la promotion de l’emploi.
• Deuxièmement : donner la priorité aux spécialités qui permettent de trouver un emploi et instaurer un système efficace d’orientation précoce au niveau de la deuxième ou de la troisième année précédant le baccalauréat. Son rôle est d’aider les élèves, en fonction de leurs aptitudes et de leurs inclinations, à faire l’un ou l’autre des deux choix : s’engager dans une filière universitaire ou une formation professionnelle.
Parallèlement, Nous appelons à la mise en place d’une Convention-cadre entre le gouvernement et le secteur privé, pour imprimer une impulsion vigoureuse à l’opération de requalification des étudiants qui quittent les études sans diplôme. Ils pourront ainsi jouir de nouvelles opportunités pour faciliter leur insertion socio-professionnelle.
• Troisièmement : revoir en profondeur les spécialités de la Formation professionnelle pour qu’elles répondent aux besoins des entreprises et du secteur public, et qu’elles soient en phase avec les transformations que connaissent les secteurs industriel et professionnel. Ainsi, les lauréats auront plus de chance de s’intégrer professionnellement.
Par conséquent, il convient d’accorder une plus grande attention à la formation professionnelle, tous niveaux confondus. Il importe aussi de mettre en place une nouvelle génération de centres de formation et de qualification des jeunes, qui seront propres à répondre aux exigences actuelles et à prendre en considération les spécificités et les besoins de chaque région. Extraits du Discours Royal du 20 Aout 2018






Problèmes et Urgences de l’Intégration du Secteur Informel :
Aussi bien sur le plan national que sur le plan régional, il faut essayer de traiter en priorité l’intégration du secteur informel qui fragilise l’économie et menace la stabilité. L’informel concentre tous les maux et tous les désordres d’exploitation et de précarisation du monde du travail indécent et exacerbe toutes les tensions sociales, et couve les menaces à l’ordre public notamment à travers l’anarchie des marchands ambulants et les pratiques de contrebande et corruption qui entachent ces activités informelles.
C’est ce qui constituent aussi une concurrence déloyale à l’entreprise organisée qui paient ses impôts, et qui interpelle les autorités pour intervenir et organiser ces marchands ambulants dont les marchandises représentent des risques de santé et de sécurité pour les consommateurs et tirent vers le bas la qualité et banalise la médiocrité et tue la créativité car elle institutionnalise la pauvreté et la précarité des catégories fragiles de la société.
Cette prolifération de l’informel conduit les productions marocaines à reculer, et les entreprises et les usines à licencier et à fermer ce qui alimente dans un cercle infernal le secteur informel et aggrave les déficits de l’état par rapport au manque fiscal et financier à gagner qui est non payé par l’activité informelle entretenue et protégée par des filières corruptrices et opaques à la marge de la criminalité en tout cas en dehors de la légalité.
La législation marocaine considère que toute entreprise qui ne dépose pas un bilan fiscal annuelle est considérée comme informel. Ces entreprises informelles n’ont aucune protection sociale, car en étant, pour celles qui ont une patente ou un registre de commerce, considérés comme des entreprises personnes physiques, elles n’ont pas le droit d’adhérer à la CNSS (Caisse Nationale de Sécurité Sociale), un chef d’entreprise personne physique peut déclarer son personnel à la CNSS, mais lui n’a pas le droit.
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Par manque de documents fiscales, et de bilans, l’ensemble de ces TPE ne sont pas bancarisés, et très peu de produits bancaires sont adressés aux commerçant et artisanats.
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les TPE en personne physique, n’arrivent pas à capitaliser leurs patrimoines physique ou en savoir-faire et très souvent perdu après le décès du chef d’entreprises.
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En dehors de quelques programmes de formations très limités et destinés quelques artisanats, il n’existe rien d’intéressant pour les autres professions.
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Par manque d’organisations les TPE, n’arrivent pas à avoir accès aux regroupements pour constituer les centrales d’achats ou coopératives d’habitations, de loisirs etc.….
Après avoir été de 1,55 million en 2007, le nombre d’unités de production informelles (UPI) atteint 1,68 million en 2013, marquant un accroissement annuel de 19 000 unités1. La proportion des UPI disposant d’un local fixe atteint, en 2013, 43,7% (au lieu de 44,1% en 2007), celles non localisées 51,4% (au lieu de 49,2% en 2007) et celles des travailleurs à domicile 4,9% (au lieu de 6,7%). Les UPI sans local représentent 87,5% dans le BTP, 58,7% dans les services et 51,9% dans le commerce. L’industrie abrite la plus grande proportion d’unités ayant un local professionnel (56,9%) et des unités travaillant à domicile (23,6%). Près de 18% des UPI sont enregistrées à la taxe professionnelle en 2013 au lieu de 18,6% en 2007 et de 23,3% en 1999 avec un taux passant de 39,2% pour les unités informelles avec local à 1,9% pour les unités sans local.
Même s’il a été notablement amélioré en 2013, le niveau d’instruction des entrepreneurs informels reste faible depuis 2007. Plus du tiers n’ont pratiquement pas d’instruction, 33,6 % ont un niveau primaire, 28,4% ont un niveau secondaire et 3,3% ont un niveau supérieur.
Avec moins de 9%, les femmes sont faiblement représentées parmi les promoteurs des UPI. Avec cependant une proportion de 23% et de 60%, elles sont plus présentes respectivement dans les activités relevant de l’industrie et du travail à domicile.
Dans la création des UPI, l’initiative est, à 83% individuelle, 10,6% collaborative et pour près de 5% le fruit d’un concours familial.

ENSEMBLE TOUS MOBILISES POUR UN AVENIR ENTREPRENEURIAL CITOYEN, NOVATEUR ET CRÉATIF QUI TIENT TOUTES SES PROMESSES POUR LE PROGRÈS, LE DÉVELOPPEMENT, LA PROSPÉRITÉ, LA DIGNITÉ ET LA SOLIDARITÉ POUR TOUS


LES CHIFFRES DU SECTEUR INFORMEL AU MAROC
Selon les chiffres de la CGEM publiés en 2017, le secteur informel correspond à 170 milliards de dirhams (14,96 milliards d’euros), 20 % du PIB hors agriculture, 10 % des importations formelles, 40 milliards de dirhams de manque à gagner pour l’État, 2,4 millions d’emplois… L’informel pèse lourd, très lourd, dans l’économie du royaume. Ces chiffres choc ont été révélés par une étude réalisée par le cabinet Roland-Berger pour le compte de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). « L’économie informelle crée un manque à gagner pour l’État, impacte les entreprises marocaines, les consommateurs finaux et la qualité de l’emploi », soutient le patronat.
Commerce et réparation 54 Milliards de Dirhams (4.8 Milliards d'Euros)
BTP 22 Milliards de Dirhams (1.9 Milliards d'Euros)
Industrie agroalimentaire et tabac 19 Milliards de Dirhams (1.5 Milliards d'Euros)
Industrie du textile et du cuir 11 Milliards de Dirhams (1 Milliard d'Euros)
Transport routier de marchandises 3 Milliards de Dirhams (0,3 Milliard d'Euros)
Communication et autres transports 9 Milliards de Dirhams (0.8 Milliards d'Euros)
Autres services 28 Milliards de Dirhams (2.2 Milliards d'Euros)
Autres industries 24 Milliards de Dirhams (2. Milliards d'Euros)
l’origine, 75% des créateurs d’UPI étaient actifs occupés, 12% étudiants, 8,3% chômeurs et 3% femmes au foyer. Parmi ceux qui avaient auparavant exercé une activité avant de créer leur propre affaire, 70% étaient salariés et 20% indépendants relevant pour 90% d’entre eux du secteur informel.
Avec un chiffre d’affaires (CA) moyen de près de 245 mille DH par unité en 2013, le secteur informel reste constitué en quasi-totalité de petites et micro-entreprises. Cette moyenne est portée à son maximum dans les activités commerciales (337 mille DH) et à son minimum dans les services (90 mille DH).
Les UPI ont brassé un CA de près de 410 milliards de DH, en accroissement annuel moyen de 6,5% depuis 2007. Le Commerce continue à constituer l’activité la plus importante du secteur en dépit du reflux de son poids à 69,8% en 2013 au lieu de 77% en 2007. En revanche, les parts du chiffre d’affaires généré par les activités informelles du BTP, de l’industrie et des services se sont améliorées, passant de 4,4%, 11,5% et 7,2% respectivement en 2007 à 8,1%, 13,1% et 9% respectivement en 2013.
La moitié des UPI réalise un CA annuel de moins de 100 mille DH, plus du tiers (35,3%) un CA annuel de moins de 60 mille DH et près d’une UPI sur six (16,2%) un CA annuel supérieur à 360 mille DH.
La production du secteur informel s’élève à 185 milliards de DH de biens et services en 2013, en progression annuelle moyenne de 7,9% depuis 2007, les activités commerciales, notamment le commerce de détail, y contribuent pour près de 34,7%, au lieu de 37,5% en 2007. En revanche, celles relevant du secteur de l’industrie et des services ont vu leur contribution augmenter, passant respectivement, de 27,2% à 28,6% et de 16,8% à 18,6%.
Celle du BTP n’a pas connu de changement significatif (18,1% en 2013 au lieu de 18,6% en 2007).
Pour cette production, le secteur informel assure son approvisionnement par le secteur informel lui-même à hauteur de 71%, par le secteur formel à concurrence de 18,2%, par les ménages pour 7% et par le secteur public pour 1,4%.
Les UPI opérant dans les activités de type industriel s’approvisionnent auprès du secteur informel pour 81,6%, celles du BTP pour 77,9%, celles du commerce pour 70,7% et celles du secteur des services pour 52,2%. Le secteur formel pourvoit les besoins en approvisionnement des UPI opérant dans le secteur des services à concurrence de 30%, du secteur du BTP pour 19,6%, du secteur du commerce pour 17,7% et du secteur de l’industrie pour 12,1%.
Les UPI des services sont celles qui s’approvisionnent le plus auprès du secteur public, soit 8,1% de leurs besoins.
Par ailleurs, le principal marché de la production du secteur informel est constitué par les ménages. En 2013, 77,8% de ses ventes sont destinées aux ménages, 21,3% aux entreprises informelles et 0,5% aux entreprises formelles. Les ventes destinées au secteur public et à l’exportation restent insignifiantes.
La Fondation Moubadara a lancé plusieurs initiatives pour l'accompagnement, la qualification et la formation des entrepreneurs du secteur informel pour faciliter leur intégration dans l'économie formelle.